Cimetière de sculptures, dans le secret de la garrigue. Que celui qui trouve ça macabre se lève !
Étiquette : mystère
Ceci n’est pas un sceptre
Couche-toi là
Visages de la forêt
Une première avait fuité il y a quelques jours, sans préméditation de cette mini-séquence au coin du bois, format un peu inhabituel sur Irregular. Mais finalement cela me plait de découvrir cette apparition sous plusieurs angles, sans avoir à choisir entre l’épaule gauche ou l’épaule droite, pas plus que l’un des quatre chemins ou la qualité des illusions qui ondulent dans la noirceur du décor…
Rectangle blanc
Quelques fragments d’éternité avant grande illusion…
Bref, comme ce document en atteste irréfutablement, j’ai profité d’une faille spatio-temporelle pour retourner en forêt de Brocéliande convoquer des apparitions, une troisième vague de Mes champs visuels est à venir…
L’enchantement obscur
Les devoirs de vacances : aujourd’hui l’embellissement intérieur
Une bonne correction (Vous auriez besoin d’…)
Les devoirs de vacances : clic-clic
– Alors où tu vas?
– Je ne vais nulle part, maman.
– D’accord.Elle écrasa sa cigarette, et emporta soucoupes et tasses dans l’évier pour les laver. Puis elle s’essuya les mains sur sa jupe et consulta de nouveau sa montre.
– Il faut que j’aille travailler. Ne “clic-clic” pas trop pendant mon absence.
– Oui, maman.Elle m’embrassa sur la joue et s’en alla. Je me recouchai.
Bien qu’elle m’ait fait prendre conscience de cette manie, je continuai sans m’arrêter. J’aimais beaucoup ce bruit de stylo-bille. Il me rappelait celui d’un appareil photo. Allongé sur mon lit, je cliquetais d’image en image, d’une personne à une autre. Je vis Rachel. Misiora. Freud. Mon père mort. Je les entendais, aussi, et ma voix se noyait dans les leurs. C’était reposant de ne plus entendre mes jérémiades, mes exigences.Je passai la main sous mon sommier et sortis tous mes agendas, que j’étalai sur le lit, faisant cliqueter mon stylo, feuilletant les pages vierges au hasard, levant parfois les yeux vers la fenêtre, dont les rideaux ondoyaient doucement, écoutant les voix, entrevoyant des visages, remuant les orteils.
Steve Tesich, Price (éd. Monsieur Toussaint Louverture, 2012).
J’ai fini de lire “ça”, ce monumental et déjà fascinant premier roman de Steve Tesich, dans les derniers tours de roue de ma ruée vers l’Ouest. Encore un voyage dans le voyage.
“Je sais nager, je sais voler”
Je nage… : extrait mythique, pour les idolâtres dont je suis, d’Hôtel Robinson, confidentiel album de Rodolphe Burger et Olivier Cadiot, avec la voix de Gilles Deleuze samplée sur nappes sonores océaniques…
NB : je n’ai pas pu intituler ce post Vous sentez bien que c’est un étrange bonheur, c’était déjà pris. Par moi-même sur Irregular il y a un paquet d’années, et bizarrement déjà la même association sur un autre paysage acidulé entre chien et loup… là !
Life on Mars
Sambhogakaya
Mes aubes…
… sont-elles plus belles que vos grasses matinées ? Ça je ne saurais dire. Sans doute plus givrées en tout cas.
Photo de parc électrique nord-isérois, en marge d’une commande vivifiante de portraits de travailleuses de l’aube sur des sites de la logistique — nous en reparlerons bientôt, avec un peu plus d’humain et de chaleur cette fois !
Fin des émissions
Chroniques terriennes (extrait)
Evidemment, il y a un avant et un après cette photo (surtout un avant, là ça sent carrément la fin). Si tout suit son cours, un bref film photographique verra le jour prochainement, Dans la chambre petite. L’image n’attend plus que sa musique. Sinon le temps restera suspendu, une fois encore…
Les vitamines du bonheur
Raymond a une façon curieuse de finir ses nouvelles. On dirait un conducteur qui cale devant vous au feu vert. Vous n’attendez pas qu’il redémarre. Vous braquez à gauche et vous lui passez devant. C’est le premier réflexe qui m’est venu en le lisant.
À la deuxième, non, à la troisième lecture, j’ai compris. Je n’ai plus vu de maladresse dans sa façon de caler. J’ai deviné que ses nouvelles s’accomplissaient dans le calage.
Oui, l’art de Raymond, c’est de caler sous vos yeux quand vous vous y attendez le moins.
Je descends de voiture. Je marche vers sa guimbarde. J’ouvre la portière et je m’assois à la place du passager. Raymond a les yeux embués par l’alcool. Je serre le volant de la main gauche et je lui dis : Redémarre.
Aie confiance, Raymond. Redémarre.
On va faire un bout de chemin ensemble. Et on calera tous les deux quand on en aura envie.
Je regarde dans le rétro et j’aperçois ma voiture sans personne au volant. Aucun regret. Le réservoir était vide.
Ciseaux, Stéphane Michaka (éd. Fayard, 2012). Une chouette fiction inspirée du rapport complexe et passionnel de l’écrivain Raymond Carver avec son éditeur — qui le coupe pour son bien… Ce passage, dans la tête de Douglas (transposition du dit éditeur, qui n’est pas qu’un sale type), me parle particulièrement. S’accomplir dans le calage, ouais ça me parle.
(Le titre de ce post, et son sous-titrage anglais en légende de l’image, sont ceux d’un véritable recueil du véritable Raymond Carver, vous me suivez ?)