L’insupportable disparition des oiseaux

L’insupportable disparition des oiseaux

Photo © Ernesto Timor - Toits de Perrache
Juin 2019, Lyon. J’aimerais mieux que ne pas.

le hurleur noir
et le hurleur rouge

l’aigle nourricier
pourvoyeur du soleil
et l’indicateur de miel
foudroyés

la manne dite éphémère
foudroyée

la mante prie-dieu
et le diable de tasmanie
foudroyés

le panagée à grande croix
foudroyé

le grand labbe et la louvette

l’anthrène des musées dit amourette
et la grande vrillette dite horloge
de la mort & celle des bibliothèques foudroyés

le grand paon de nuit
le grand mars changeant
le grand porte-queue
foudroyés

Gérard Haller, mbo (éd. Harpo &, 2018).

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J’ai pour la première fois entendu ce texte en mai dernier à la Maison de la poésie à Paris, dans une fabuleuse soirée intitulée « D’un trait l’oiseau » insufflée par Jacques Bonnaffé, écho malgré tout emplumé et joyeux à la Journée mondiale de la disparition des espèces…

La photo c’est un souvenir de paradis perché.

On y verra ce qu’on veut, et aussi ce qu’on ne veut pas.