Pelote de nerfs

Pelote de nerfs

1704-moriarty-effort8236-12
1704-moriarty-effort8238-12
1704-moriarty-effort8250-12
1704-moriarty-effort8255-12
1704-moriarty-effort8264-12
1704-moriarty-effort8281-12
1704-moriarty-effort8291-12
1704-moriarty-effort8303-12
1704-moriarty-effort8325-12
1704-moriarty-effort8440-12
1704-moriarty-effort8348-12
1704-moriarty-effort8359-12
1704-moriarty-effort8361-12
1704-moriarty-effort8377-12
1704-moriarty-effort8381-12
1704-moriarty-effort8386-12
1704-moriarty-effort8390-12
1704-moriarty-effort8406-12
1704-moriarty-effort8423-12
1704-moriarty-effort8489-12
1704-moriarty-effort8513-12
1704-moriarty-effort8523-12
1704-moriarty-effort8565-12
1704-moriarty-effort8571-12
1704-moriarty-effort8589-12
1704-moriarty-effort8630-12
1704-moriarty-effort8634-12
1704-moriarty-effort8676-12
1704-moriarty-effort8685-12
1704-moriarty-effort8702-12
1704-moriarty-effort8715-12
1704-moriarty-effort8723-12
PlayPause
Shadow

Avril 2017, Lyon. 45 mètres de frustration.

Respire.

C’est un moment où l’on ressuscite.

Je peux regarder des images, aussi facilement qu’un homme qui, pour tromper l’attente, étendu dans son lit, en espérant la venue de quelqu’un qu’il désire furieusement, écoute les brusques arrêts de l’ascenseur aux étages, espérant que c’est le bon, le sien, non, c’est au-dessus, ah, il déchiffre les bruits de métal sourds et de poulies de fer, accompagnés des coups de bélier du calorifère dans les tuyaux, tunnel de sons qui traverse l’appartement, et quelle musique ! ultrafroide, dure, répétitive, grincements + cris, et, pour se changer les idées, décide de faire défiler des souvenirs sur les vitrages de ses fenêtres, aussi facilement qu’avec une lanterne magique, ou grâce aux boîtes en bois qui permettent de regarder des photographies de verre en relief. Passe-vue mental ! Collection d’images de l’être aimé ! insiste la notice. Sur fond de plage, de rivière, de prairie, de buildings. Comme on veut. On passe la tête sans effort par le trou découpé dans le corps du marin ou du monstre de foire, on change de vie. Ça marche. Musique ! Je suis au milieu d’une machine, j’ai agrandi mon cerveau à la taille de ma chambre. Silence.

Olivier Cadiot, Un mage en été (éd. POL, 2010).

Afficher/masquer le bavardage...
Voici une séquence inédite de mon serpent de mer Pour que tu ne perdes pas le fil… Il s’y est invité des chats, des vrais pas des perchés, qui participent avec flegme à ces boucles aléatoires. Le parti pris de restituer cette scène en ombres chinoises vient d’une contrainte amusante elle aussi : pour ces impros au cordeau, au-delà du premier épisode je souhaitais des situations quasi normales, et des gens habillés comme au quotidien. Le violent contrejour sert donc, en même temps qu’à donner une certaine force au blême HLM, à quasi rhabiller le sujet, moins frileux que moi, pour qui seule cette tenue est naturelle… J’avais tenu la série inédite, ne sachant trouver le bon dosage de lumière pour me tenir à bonne distance du redoutable nu en clair obscur, tout en gardant une simplicité réaliste. Comment se faire d’inutiles nœuds dans la tête hein. 
Avec un recul se chiffrant en années, je trouve de l’intérêt à toute cette ombre, tout ce non-dit, tout ce non-vu.
Et j’appelle à la rescousse l’ami Cadiot dans la colonne d’à côté. Côté dispositifs magiques qui se déroulent comme un rien, il en connait un rayon.

Rappel : une modeste rubrique de galeries de ce projet figure sur On a deux vies (ici), le reste de la saga est édité sous forme de films photographiques visibles pour la plupart sur mon site ()…