Travaux personnels, galeries d'art et d'essai

Il faut qu’un paysage soit ouvert ou fermé

Photo © Ernesto Timor
shot: may 09 | printed: today | artificial horizon | outskirts of paris

Photo en marge de mon projet en cours pour le théâtre de Chevilly-Larue, une bâche rouge sur la ville… Cette image très matérielle mais ancrée aussi dans l’irréel, je la prends comme trampoline pour mes rêveries personnelles…

« Je ne devrais pas dire chez moi. Je n’y étais pas. J’entends que je n’y étais pas en tant que personne, je n’y retrouvais personne, la personne en moi que j’étais censé y retrouver ne s’y trouvait pas, était absente, ou à tout le moins peu fréquentable, j’entends que je n’étais rien, que je ne faisais rien, chez moi, je ne lisais pas, je n’écoutais pas la musique que je mettais, je dînai du reste à peine, ce soir-là, d’un œuf dur que j’écalai debout, dans un ramequin posé sur le plateau encombré du bar. Après quoi, ce soir-là comme les autres, je m’abandonnai à la douceur de mes chaussons, livré à cette sorte d’exhalaison de la fatigue, au creux de mon canapé, à cette sensation du corps se dénouant avec lenteur, par étapes, jusqu’à l’endormissement, précoce, bien sûr, et qui compromet le vrai sommeil, celui dont on a besoin pour dormir la nuit où je m’éveillai cette fois-là, donc, vers quatre heures, avec la conscience d’être seul et que tout le monde s’en fout. »

— Christian Oster, Les rendez-vous. (Le reste de ce qu’écrit ce chouette gars est plus clairement réjouissant, suffit de tourner la page…)