Travaux personnels, galeries d'art et d'essai

« 63) Le calendrier des coïncidences »

Photo © Ernesto Timor
shot: mar 11 | printed: today | life, private joke | lyon

Nous n’avons plus foi en ces êtres surnaturels nés de nos songes ou enfantés par nos plaies, qui suffoquent dès qu’il s’agit de prendre pied en ce monde et profitent du râle qui se forme dans notre gorge pour mourir eux-mêmes. Dino Egger n’est pas un de ces phantasmes, sa pomme d’Adam rougit sous le feu du rasoir, ses cheveux ne tiennent qu’à un fil sur son crâne, il est sujet à des maladies triviales et humiliantes, à des abcès dentaires, à des accès de rage ou d’impatience. Il vivra un temps de petits larcins, d’expédients inavouables. Un marron sur son chemin, il donnera un coup de pied dedans. Il se masturbera sur des images. Il aura peur des chiens, des araignées et des chauve-souris. Il n’est pas beau, et je suis poli. Un jour il avale une limace minuscule avec sa feuille de salade. Parfois il pousse une porte qu’il fallait tirer pour rouvrir et, parfois, le contraire lui arrive aussi, il tire quand il faudrait pousser…

(Eric Chevillard,Dino Egger. Ce titre n’est autre qu’une des inventions qu’on lui devrait, que je lui dois…)