
Ceux qui s’arrêteront une seconde de mieux pour cliquer sur l’image auront raison… Ils verront en avant-première un des nouveaux panoptiques Les Limites nous regardent, millésime 2009…
Ceux qui s’imaginent qu’une seconde leur suffira pour bien tout comprendre le texte suivant, et aussi ce qu’il fait là, ceux-là auront tort… ;-)
[Edit août 2009] : cette photo entre dans la composition d’un diptyque (dit « Panoptique naturel ») des Limites nous regardent. Plus de détails à la rubrique Expositions.Peut-être, dis-je. Peut-être que tu vas trop vite. Je ne te connaissais pas, Jeanne. Je ne peux pas aller si vite. Dans l’idéal, ce que j’aimerais, c’est que tout s’arrête, mais je ne peux pas m’arrêter avec toi. Moi, si jamais je dois revivre un jour, j’aimerais que ce soit sur le bord de quelque chose, qu’il y ait quelque chose à voir du bord où je vivrais, et que je prenne le temps de le voir en me disant que c’est ça, peut-être, vivre, regarder quelque chose qui n’est pas à proprement parler la vie mais qui la rappelle, un reflet, une photo, pendant que, là où l’on est, la vraie vie, celle qui s’échappe, la vraie vie coule, elle, mais toi, je veux dire moi, tu regardes ailleurs. Et même quand ton regard tombe sur toi tu t’arrêtes, tu fais un pas de côté en prenant garde de tomber toi-même dans ce vide au bord de quoi tu vis, et tu te regardes, et tu te dis j’existe, mais toi, Jeanne, non, tu ne veux pas attendre, tu ne veux pas regarder, je ne sais pas ce que tu veux, dis-je. Mais je sais ce que je ne veux pas.
Tu es complètement fou, dit-elle avec simplicité.(Christian Oster, Loin d’Odile.)
