
Deuxième aperçu de mon nouveau style photographique. (Euh, c’est de l’humour, ne m’écrivez pas pour protester et me dire que c’était mieux avant… ;-) Il va sans dire que la photo est dénuée de retouche, brute de capteur comme disent les puristes (comme quoi la pureté…). Plus le temps passe, plus j’oublie les vrais paysages perdus pour toujours sous cette tempête de pixels en folie, et plus je me réjouis de ce bug fatal. Il ne faudrait juste pas que cela arrive une autre fois !
Cette image venue d’une zone incertaine où la réalité est pour le moins distordue et prend même des airs salement irradiés, ça me fait penser…
J’ai touché au terme de Terminus radieux, le dernier Volodine. Il faut en lire les 617 pages. Voici quelques lignes de la fin de ce voyage post-exotique, prélevées avec hésitation, avec crainte, avec envie, comme des herbes mutantes de la taïga…
Les romans de Hannko Vogoulian sont aujourd’hui nombreux et en excellent état de conservation à l’intérieur de la mémoire de Hannko Vogoulian mais, pour les consulter, il faudrait pénétrer à l’intérieur de Hannko Vogoulian et cela, cette effraction abominable, depuis extrêmement longtemps elle ne le permet à personne.
Elle n’a pu éviter les tics d’auteur. Elle ou moi peu importe. Elle n’a pu éviter de revenir, sinon régulièrement, du moins avec une certaine constance, à des scènes et situations fondatrices, à des images par lesquelles elle retrouvait les héros et héroïnes qu’elle avait perdus, bien souvent nos meilleurs camarades hommes ou femmes, des images d’errance dans l’espace noir ou dans le feu, des images de dialogues épuisés au pied des arbres ou au bord d’une étendue d’eau ou de goudron, des images d’amours éternelles sans retrouvailles, des images d’attente devant l’abîme, des images de steppe immense et de ciel immense.
(Terminus radieux, Antoine Volodine.)
