
Plutôt que de paraphraser cette image et de l’intituler Le vieux fusil ou Les matous sont fatigués ou Autoportrait lapidaire, je m’appuie confortablement sur des mots noirs et étincelants de François Chaffin. Et fraîchement inédits, puisqu’ils sont extraits d’Entretiens avec la mer, texte qui sera porté sur scène conjointement par le Théâtre Kaze de Tokyo et le Théâtre du Menteur (compagnie à laquelle je suis associé) en savoir plus…
Parfois, j’aimerais que le pire soit derrière moi, et que ça aille un peu mieux en le disant. Pas vous ?
(…)
Parfois, j’aimerais me faire un trou dans la tête, y organiser des visites guidées, payantes. Pas vous ?
Parfois, j’aimerais repartir du petit matin, trouver midi à la bonne heure et cesser de me pendre tous les soirs. Pas vous ?
Parfois, j’aimerais vous annoncer de bonnes nouvelles qui ne soient pas préalablement inventées. Pas vous ?
Parfois, j’aimerais faire un grand trou dans ma présence et me souvenir que j’ai dit non à l’auteur qui m’a demandé de jouer dans ce spectacle. Pas vous ?
Parfois, j’aimerais vous dire que je quitte le projet, que je m’en vais vous aimer dans la vraie vie. Pas vous ?
Parfois, j’aimerais sentir à nouveau que la vie n’est vivante que si elle est vécue. Pas vous ?
Parfois, j’ai envie que tout le plaisir ne soit pas pour moi seulement. Ni l’indifférence. Pas vous ?
Parfois, j’aimerais croire que je n’ai pas tant baissé que je ne pourrai jamais plus m’en relever. Pas vous ?(François Chaffin, Entretiens avec la mer, extrait.)
