
[Edit août 2009] : d’autres photos de cette série composent la séquence Cuba si Cuba no à la rubrique Petites histoires pour ne pas dormir (Short lullabies).« Il y eut plusieurs bourrasques à la fin de la nuit, et ensuite le jour naquit, torride, sans un souffle.
Je m’étais assoupi vers cinq heures. Je me mis debout en respectant des paliers d’accoutumance, comme un zombie qui revient de son long voyage dans les gouffres.
Entre les murs déjà macérait la lourdeur bouillante du matin. On est écrasé par les restes du plomb de la nuit, on distingue autour de soi un soupçon supplémentaire de fétidité, un petit soupçon. On sent des molécules pénétrer à contre-cour dans les fosses nasales. Sous le crâne, la brume quotidienne se reforme. On voudrait en finir, être enfin abstrait, quitter le spongieux, les chairs épuisées et spongieuses.
Je redécouvrais mon corps.
J’allai jusqu’à l’évier, j’ôtai mon slip et. »— Antoine Volodine, Le port intérieur.

