Jean Dir, copain lyonnais de fraîche date, vient de choisir d’arrêter là l’expérience de la vie sur Terre. Je le connaissais d’abord au travers de son intense activité photographique (sous la signature de Cool Azerty), mises en scène glacées et outrées à la fois, portant à leur façon très reconnaissable une espèce d’obsession de la jeune fille et la mort.
Il avait récemment posé lui-même dans le cadre de mon projet Mon Lieu Secret. Au terme d’une longue discussion, il avait choisi pour cadre le cimetière de la Guillotière, officiellement en hommage à sa mère disparue. Petite pirouette burlesque à sa façon, sur ce portrait avec préméditation il arbore des gants incongrus : le public a pu en rire, applaudir son jeu d’acteur, sans se douter du tragique sous-jacent…
A côté de cela, nous avions également réalisé une vue moins jouée, destinée à mon autre projet Les limites nous regardent. La voici aujourd’hui (cliquez sur l’image pour dérouler le panoptique). Son côté prémonitoire me remue bien sûr un peu. Je le prends comme un dernier clin d’œil à un cousin en mélancolie… Depuis cette limite qu’il a franchie seul, Jean toujours nous regarde. En silence.