Travaux personnels, galeries d'art et d'essai

La liquéfaction des fleurs

Photo © Ernesto Timor
shot: day before yesterday | printed: today | nope | outskirts of paris

Signes samplés sur un tableau de Acko (peintre dont vous verrez la tête une autre fois), avec greffons qui nous parlent Far east… Allez, un petit conte slave pour finir de noyer le pinceau ?…

« Aliocha peignait trois tableaux par jour, car son âme avait besoin de s’exprimer. Les hommes du village hochaient la tête avec compassion : « Quel génie, quand on pense qu’il est en train de crever chez nous ! » Aliocha cherchait, cherchait et cherchait encore. Mais apparemment il ne trouvait rien, car il se mit à boire. Comparé aux autres qui ne buvaient chacun que cent cinquante grammes de vodka avant, pendant et après le travail, Aliocha était véritablement un as. Il buvait de tout : depuis la bière jusqu’au produit pour vitres. Parfois, il errait dans les rues du village, chantant et harcelant les gens auprès desquels il s’épanchait.
Soudain, il disparut. La dernière fois qu’on le vit, c’était à l’orée d’un champ de seigle. On dit qu’il aurait donné un mauvais coup dans les dents à un inconnu qui passait par là par hasard, puis qu’il se serait enfui en criant à travers le vaste champ : « Vous ne me comprenez pas. Vous ne comprenez rien à rien. »

(Alexandre Ikonnikov, Dernières nouvelles du bourbier.)