Travaux personnels, galeries d'art et d'essai

Ne pensant pas ce qu’il faut penser…

Photo © Ernesto Timor
shot: yesterday | printed: today | this ain’t what you think | distant outskirts of paris

Photo de répétition de Prométhée poème électrique, un Ovni slamé par François Chaffin et fortement guitaré par Benjamin Coursier. J’en réalise photographie et communication et y a du détail par là-bas
En attendant la scène : un extrait juste à lire, d’une longueur déraisonnable, mais c’est que ça (me) déchire tant…

Je claque au vent tel un mauvais présage
qui s’agiterait d’un Caucase l’autre

Je fais de mon fou cent personnages
et de ma bouche un drôle d’apôtre
ne pensant pas ce qu’il faut penser

J’oscille pour ne pas m’attarder
j’exulte je me jette je respire

Je sautille quand il faudrait tomber
et je souris parce qu’il faut bien sourire
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Je vous regarde lécher vos miroirs
demander à vos ombres « Qui va là ? »

Je vous devine au fin fond d’un couloir
Chialer implorer pour quelque au-delà
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Bons docteurs vous m’avez matriculé
passé au tamis de vos règlements

Sur vos conseils vous m’avez empalé
crachant un gros rire sur mes tourments
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Je pénètre en tout ce qui vous encombre
entre vos chairs malencontreusement

Je décontamine vos parties sombres
de ce geste qui ne vient qu’aux amants
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Je pleure aussi de n’être pas des vôtres
je me débraille à travers vos mille yeux

Mais je ris souvent de me sentir l’autre
d’un rire qui fait aussi de son mieux
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Je perds le sens de tes maigres boussoles
et je danse sur toi qui coagules

Dans le chahut d’un bouc qui dégringole
je me tiens comme une erreur de calcul
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Je ne pense pas plus loin qu’aujourd’hui
je m’assois tranquille entre tes cadences

Je prends des pauses je fais mon temps
il passe et me salue on dirait une danse
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Dans de beaux draps je finis à l’asile
où l’autre est partout et de pire en pire

Comme s’il était une prison au débile
comme si l’esprit se pouvait contenir
ne pensant pas ce qu’il faut penser

Je fais folies de vos raisons
je garde braise et incendie
et suspendu à mes tisons
je donne raison à ma folie… Je donne raison à ma…