
Je suis sorti, je me suis arrêté sur les marches, l’avais-je bien remerciée, ou alors j’étais parti en murmurant mon au revoir, et merci ? Il m’arrive de parler plus bas que terre comme qui dirait. Je me souviens de plus en plus mal des choses du jour. Parfois, mes pas me mènent vers l’avant mais ils pourraient aussi bien décider de faire demi-tour, ou de m’avancer en arrière. La pluie s’était arrêtée. J’ai espéré qu’on ait de la neige ces prochaines semaines pour le plaisir enfantin que ça me donne, et puis, parce que j’ai pris des photos de banlieue sous la neige depuis plus de quarante années, et j’avais vraiment tout mon temps aujourd’hui, pour continuer.
Photos volées, de Dominique Fabre (éd. l’Olivier, 2014).
Un roman triste sur un gars débarqué de la société un peu tôt à son goût, et qui se raccroche plus ou moins à son passé de photographe. Certes bourré d’erreurs sur le sujet de la photo mais touchant à plus d’un titre…
Ma photo aussi elle est un peu volée, volée à la rue. Quant au titre du post il me vient d’Higelin, c’est nostalgique aussi mais en plus drôle.