Travaux personnels, galeries d'art et d'essai

Les attractions nécessaires :
aujourd’hui, sortir du sujet

Photo © Ernesto Timor
shot: apr 09 | printed: today | wish i were a latin lover | paris

Dans cet espace très habituellement unaire, parfois (mais, hélas, rarement) un “détail” m’attire. Je sens que sa seule présence change ma lecture que c’est une nouvelle photo que je regarde, marquée à mes yeux d’une valeur supérieure. Ce “détail” est le punctum (ce qui me point).
Il n’est pas possible de poser une règle de liaison entre le studium et le punctum (quand il se trouve là). Il s’agit d’une co-présence, c’est tout ce qu’on peut dire […] mais de mon point de vue de spectator, le détail est donné par chance et pour rien ; le tableau n’est en rien “composé” selon une logique créative ; la photo sans doute est duelle, mais cette dualité n’est le moteur d’aucun “développement”, comme il se passe dans le discours classique. Pour percevoir le punctum, aucune analyse ne me serait donc utile (mais peut-être, on le verra, parfois, le souvenir) : il suffit que l’image soit suffisamment grande, que je n’aie pas à la scruter (cela ne servirait à rien), que, donnée en pleine page, je la reçoive en plein visage.

Roland Barthes. Extrait de La chambre claire, ce grand classique qui, pour parler un peu trop latin, n’en dit pas moins des choses (af)futées…