
« Entre deux portes », nouvelle séquence performance pas frileuse…
[edit 2015 : à retrouver à la collection Le collodion humide, dans l’Enfer !]
En ouverture, un court extrait d’un Nouveau Dictionnaire des synonymes de… 1838, comme le temps passe. Pour les amateurs de jeux de langue hors contexte (ne me laissez pas seul), en voici un autre plus copieux…
SE DONNER, S’ABANDONNER, SE DONNER EN PROIE.
Se donner dit beaucoup moins ; ce terme exprime un sentiment, un amour plus ou moins vif ; s’abandonner désigne une habitude passionnée sans, ou avec peu de retenue. Il est si vrai que se donner est moins fort que, pour déterminer le degré d’un sentiment, nous disons se donner avec amour, se donner désespérément, et ainsi de suite : s’abandonner, en soi, signale l’excès.
S’abandonner peut aussi être aimable, et moins fort. Une âme facilement vaincue ou par le plaisir ou par la douleur s’abandonne. Se donner en proie exprime une volonté plus déterminée, et a souvent un sens moins favorable. L’âme s’abandonne à la joie, à la tristesse, à l’amour ; elle s’abandonne à un ami, à Dieu. Dans les affaires humaines, il ne faut jamais s’abandonner ; car qui s’abandonne ne se possède plus soi-même, il devient, selon le mot latin, impotens (impuissant). L’homme se donne en proie au vice, à la volupté, au désespoir. S’abandonner signifie également céder à la volonté d’autrui, avoir une entière confiance dans les autres ; mais là encore il ne faut jamais se donner en proie.
Les significations purement corporelles du premier terme (tels que s’abandonner sur une personne ou une chose, l’œil qui s’abandonne, etc.) ne conviennent pas au deuxième.(Extrait de Amour et variations, morceaux choisis du Nouveau Dictionnaire des synonymes de Nicolo Tommaseo, 1838.)
